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Ce lundi s’est terminé la première saison de House of the Dragon (OCS), spin-off de la série phénomène Game of Thrones. L’attente était grosse et le public au rendez-vous puisque la chaîne HBO a réalisé pour le finale -aux Etats-Unis- sa plus belle audience depuis le tout dernier épisode de la série mère en 2019, avec pas moins de 9,3 millions de spectateurs. On peut donc parler d’un succès populaire, confirmé par une bonne note sur la majeure partie des sites références, à l’instar de son 7,5/10 sur Sens Critique, une bonne note relativement parlant et compte tenu du nombre de rageux qui y rôdent. Alors après cette avalanche d’information reste la plus importante, qu’en a pensé Côté Séries ?
Tout d’abord, rappelons de quoi ça parle 👀
L’histoire du déclin de la famille royale Targaryen, 170 ans avant les événements de la série Game of Thrones.
Il n’est donc pas nécessaire d’avoir vu la première série pour suivre celle-là, vraiment pas. Par contre il est fortement recommandé d’avoir vu cette saison pour cette critique car spoiler il y aura !
1 saison de 10 épisodes de 1 heure chacun
Avant de rentrer dans la critique à proprement parlé j’aimerais la contextualiser, éviter les biais qui n’ont pas lieu d’être. Je m’explique. Il serait injuste de la comparer aux huit saisons de la série mère ni même de la charger de réparer la déception des deux dernières tout en ayant la même intensité que les précédentes. L’attente était longue, forte, certes mais rappelons nous la complexité -et la certaine lenteur- de la toute première saison de GOT (au budget moindre il est vrai). Ceci étant dit j’espère que vous avez apprécié comme moi d’avoir ce rendez-vous hebdomadaire qui laisse le temps à notre esprit critique de se réinitialiser -cf mon édito sur les derniers succès de Netflix. Maintenant que les points sont remis sur les i, place à la critique !
Pourquoi cette première saison est une réussite ? 🤩
Je vous l’avez confié dans une critique dédiée : j’étais séduit par le premier épisode de House of the Dragon que j’ai trouvé puissant, malin, intrigant. Des adjectifs que je réutilise avec ferveur pour l’ensemble de cette première saison.
Bien sûr, tout n’est pas parfait et si House of the Dragon sera bien placée dans mon top de fin d’année son recours à plusieurs facilités scénaristiques et quelques éléments peu cohérents l’empêcheront d’accéder à la première place. A l’instar de l’impunité du sanguin et brutal Sir Criston Cole qui reste un mystère -tout comme sa routine anti-rides- car même s’il a les faveurs de la reine et lui pique probablement ses soins, sa rancœur que dis-je sa rage est sans commune-mesure. Il me paraît impensable que sa présence soit réellement tolérée au château. Il va sans dire qu’il est là dans les quelques scènes décevantes. Je dis ça, je dis rien !
J’ai apprécié que la série épouse son ambiance médiévale fantastique, la célébration des naissances, le domptage des dragons et le secret de leurs œufs, la vie nocturne en dehors du château. Des choix quasi-inédits qui soufflent comme un vent de fraîcheur sur les habituelles scènes à dos de cheval où deux individus en cavales discutent en se lançant des piques -on en a sérieusement trop bouffé de celles-là. House of the Dragon excelle aussi dans la perversion avec ses scènes de sexe incestueuses, ses bastons d’enfants princiers que je ne regardais que d’un œil (si tu vois c’kejveud), une branlette par la fenêtre ou les pieds dans le plat (si tu vois encore c’kejveud). On aurait pas su les inventer…
Personnellement j’ai trouvé la structure narrative de cette première saison osée et grandement réussie, choisissant des moments marquants à des intervalles plus ou moins espacés. La série prend le temps de développer les personnages, on assiste à ces fameux passifs, ces querelles qui laissent une marque et ces douleurs pansées que les années parfois ravivent. Au bucher les flashbacks racoleurs, je salue que la série suive un ordre chronologique, usant allégrement d’ellipses ingénieuses. On a en fin de saison une panoplie de personnages avec chacun une trajectoire, une ambition, un historique. Les alliances évoluent, les animosités s’intensifient, un développement qui rappelle la première saison d’Arcane (Netflix) et c’est un compliment. Bon je ne vous cache pas que les quelques lenteurs de la première moitié m’ont fait un tantinet douté. On aurait pu aller plus vite, faire le bond de 10 ans au bout de 3 épisodes, ça n’aurait pas fait de mal. Je regrette seulement Milly Alcock, l’interprète de Rhaenyra jeune au charisme époustouflant -surtout en comparaison avec la fade Emma d’Arcy qui me laisse de marbre mais bon elle n’a que le rôle principal je vais pas en faire tout un fromage…
Côté personnages je regrette déjà le roi Viserys qui s’est révélé particulièrement attachant -bien moins lâche et influençable qu’il ne laissait paraître. Paddy Considine lui a donné une complexité remarquable, restant crédible au fil des épisodes jusqu’à son inévitable mort. Il porte la meilleure scène de cette saison : le dîner de l’épisode 8, aidé par une mise en scène sublime, pleine de symboles et de références, avec des costumes et maquillages qui n’ont rien à envier au grand écran. Un moment marquant l’apogée d’un temps si vite résolu, qui vacille avec le dernier soupir du roi, provoquant la chute d’un équilibre qui ne tenait qu’à un fil, celui de sa vie.
D’autres personnages regorgent d’intérêt et ont déjà montré une certaine évolution en cours de saison. Rhaenyra bien sûr mais surtout Alicent, Daemon, Rhaenys. Bon Otto Hightower est bien trop machiavélique et il est vrai qu’on distingue un peu trop les gentils des méchants dans les deux camps qui se dessinent. J’aurais aimé que cela s’inverse avec la génération suivante -les princes et princesses- mais pour l’instant c’est râpé. Qui vivra verra ! George RR Martin nous réserve sûrement quelques surprises -à voir s’il pourra concurrencer l’excellence de Succession (OCS) quant à la qualité d’écriture des personnages.
En dix épisodes, HBO nous a donc servi une saison intense, moderne et variée, notamment dans sa deuxième moitié. On ne compte plus les plans majestueux, les images somptueuses, la beauté de ces dragons qui n’a d’égal que la musique -merci une nouvelle fois à Ramin Djawadi pour la bande son, notamment celle de l’épisode 9. Entre soif de vengeance et faim de pouvoir, j’ai hâte de découvrir la suite annoncée pour le printemps 2024 et qui risque bien d’être encore plus grandiose maintenant que l’ambiance belliqueuse s’impose.
Comment patienter d’ici là ? 😋
Avec la sublime SUCCESSION (OCS) : série phare des dernières années qui dispose de 3 saisons de folie et d’une quatrième en route pour le printemps 2023. Elle partage avec l’univers GOT ces histoires de familles shakespeariennes, les scènes grandiloquentes auxquelles les scénaristes ont rajouté un humour noir so British qui offre sans aucune radinerie des répliques aussi tranchantes que des coups d’épée.
En commençant ARCANE (Netflix) : meilleure série de l’année 2021 selon moi, c’est une véritable claque avec ses alliances improbables et scènes déchirantes totalement épiques. L’adaptation animée du jeu vidéo a su se décentrer du trône et du monde d’en haut pour offrir une aventure plus grande encore, parsemée d’une dose d’idéologie supplémentaire et j’ai hâte de sa suite prochaine.
En savourant les vidéos YouTube de Captain Popcorn. Un sage savant qui donne son avis et ses analyses de chaque épisode sur sa chaîne. Un complément parfait pour débriefer ce qui s’est déroulé, clarifier les scènes les plus ambigus ou se remettre dans le bain avant la saison 2 ! Il fait un bien meilleur boulot que moi avec mes théories fumeuses en fin d’article critique de l’épisode 1.
Ne venez pas me parlez des Anneaux de pouvoir (Amazon Prime) qui fait le même effet que regarder son pote jouer à la console pendant des heures sans qu’il te file la manette (cf mon guide - que mater avec ton bail)
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c’est pas plus dur de se désabonner si jamais ô grand jamais…
C’est l’heure des reco ✨
Bim bam boum, les grands esprits se rencontrent. Dans le dernier article vous avez voté pour This is going to hurt comme votre reco préférée de Côté séries à ce jour, et je ne peux qu’être d’accord. Et pas plus tard que ce mercredi j’ai enregistré un épisode sur cette série pour mon futur podcast. Vous l’avez compris c’est une reco d’auto-promo et de demande de contact, 2 en 1. Tout d’abord je suis sûr que vous vous demandez : mais quel est donc ce nouveau projet ? Bonne questioooooon.
Avec ce podcast je me suis donné la mission de passer de la fiction à la réalité en parlant à chaque épisode d’une série différente avec un invité qui vit le quotidien qu’elle décrit. Qui n’a jamais voulu savoir si sa série préférée était réaliste ? Je viens chercher l’info à sa source et c’est l’occasion de discuter ensemble du message que la série véhicule sur le thème en question. Que représente une série pour quelqu’un qui la vit ? Quel intérêt pour les autres ? J’essaye avec mes invités de mesurer l’importance des fictions qui nous entourent et promis, ce moment privilégié sera aussi divertissant qu’intéressant. Pas besoin d’avoir vu la série pour apprécier le podcast, bien au contraire, il s’adresse à tous, même ceux qui n’ont pas Netflix, c’est dire ! En 30 minutes chrono on basculera tous ensemble des séries à notre société.
Pour ce faire, le choix de mes invités est primordiale et je dois dire que les premiers ont mis la barre (très) haute. Je fais donc appel à vous et votre réseau pour maintenir le niveau. Si tu connais une des personnes suivantes fais le moi savoir par retour de mail.
Un·e psy pour En Thérapie
Un·e sexologue pour Sex Education
Un joueur ou une joueuse d’échecs (professionnel) pour Le jeu de la dame
Quelqu’un du monde du Hip hop pour Le monde de demain
Si tu as d’autres suggestions ou idées d’invité·es/de séries n’hésite pas ;)
Le podcast sortira courant décembre et j’espère qu’il te plaira !
Vous êtes de plus en plus nombreux à répondre directement au mail, m’envoyer des MP ou proposer vos reco et ça me fait chaud au cœur de voir tant de bienveillance et si peu de timidité, vraiment. Continuez comme ça et Côté séries continuera !!!
A dimanche prochain pour …