Reco 😂🤦🏻‍♂️🇮🇹 Zerocalcare

(Netflix & BD) Ce monde ne m'aura pas - Kobane Calling - A découper selon les pointillés - No sleep till Shengal

juil. 09, 2023

Cette semaine je tenais à vous recommander les superbes œuvres de l’auteur italien Zerocalcare. Mais d’abord, qui est il ? De son vrai nom Michele Rech, Zerocalcare est un auteur de bande dessinée italien reconnu comme le plus célèbre du pays. Je l’ai découvert il y a deux ans lors de la sortie de sa première série Netflix qui est tout de suite devenue un coup de cœur. J’ai depuis dévoré beaucoup de ses contenus et je vous ai sélectionné mes 4 préférés pour cet article.

Ca ressemble à quoi en fait ? 👀

Zerocalcare se met toujours en scène et nous emmène dans ses errances existentielles et autres aventures plus tangibles qui lui tiennent à cœur. En d’autres termes il est comme un journaliste graphique avec beaucoup d’humour et zéro prétention. Un chic type somme toute. Et la force de ses travaux réside dans l’affection presque automatique qu’on éprouve pour son personnage.

Avec son crâne quelque peu dégarni, son auto-dérision sur sa période punk adolescente et son attachement fanatique à son quartier de Rebibbia à Rome, Zerocalcare apparaît comme franchement sympathique. Son introversion laisse libre cours à ses angoisses et les nombreux dialogues qui se passent dans sa tête traduisent souvent sa volonté de bien faire et parfois sa trouillardise. Il fait preuve d’une imagination sans borne pour caractériser ses réflexions internes qui peuvent prendre la forme d’une tête de Descartes dans une lampe à huile, un cochon puéril et agressif ou le fameux Armadillo, un tatou orange qui lui sert de conscience. En transposant ainsi ses questionnements, Zerocalcare n’a pas besoin de beaucoup d’actions pour nous divertir et de pages en pages, d’épisodes en épisodes, on boit comme du petit lait ses réflexions pleines de nuances sur des sujets difficiles. Et on en redemande car il est aussi très généreux en punchlines avec ses comparaisons inventives et ses insertions méta irrésistibles.

Bene, andiamo ragazzi, andiamo ! Voici une courte présentation de 4 de ses œuvres phares.

Ce monde ne m’aura pas (Netflix, 2023)

Alors je vais commencer par sa dernière série, sortie sur Netflix le 9 juin dernier. Je préviens : Zerocalcare parle vite, très vite. Les sous-titres s’enchainent à une vitesse folle et lui-même avoue en jouer. Dans cette série l’histoire se concentre sur un centre de réfugié qui ouvre au cœur de son quartier de toujours, et qui divise la population. Des groupes d’extrêmes droites manifestent ouvertement leur mécontentement et leur font face Zero et ses amis qui soutiennent les migrants qui en ont déjà bien bavés jusque-là. Au milieu, l’instrumentalisation des médias et des politiques mais rassurez-vous, son propos est plus subtil que cela et il va trouver beaucoup de nuances dans certains personnages complexes bien sentis.

Résultat on passe par beaucoup d’émotions durant ses six épisodes à la qualité croissante pour un final trépidant et palpitant. Si j’ai adoré retrouver Zerocalcare sur mon écran d’ordi, je dois avouer que j’ai préféré sa première série qui est certainement la meilleure entrée en matière pour le découvrir -et je t’en parle juste 👇

1 seule saison de 6 épisodes de 30 minutes

A découper suivant les pointillés (Netflix, 2021)

Difficile de ne pas craquer pour le charme de cette série dès les premières minutes où l’héritage de la BD se fait sentir, Zerocalcare enchainant les planches sur un même sujet quelques minutes durant. Notre héros partage une nouvelle fois ses doutes les plus fous, à l’odeur universelle. Son cerveau lui fait des nœuds dont on rit tendrement. Car c’est toujours avec humour et auto-dérision que Zerocalcare se livre dans des monologues à toute vitesse et sans limites, narrant sa peine de trouver quelque chose d’intéressant sur Netflix comme son dégoût de changer de pantalon dans les toilettes des hommes. Des situations cocasses auxquelles seule la représentation animée pouvait faire justice. Un piacere ! Et là où la série finit de nous cueillir c’est lorsque le fil rouge qu’elle tisse doucement depuis le premier épisode prend toute la place dans une fin bouleversante et pleine d’émotions… Mais je ne vous divulgâcherai rien !

1 seule saison de 6 épisodes de 15-20 minutes

Kobané Calling (BD de 2016)

Voici la BD qui a fait exploser Zerocalcare et il est vrai qu’en comparaison, celles sorties avant présentent peu d’intérêt. Ici on tient un bon gros pavé d’une aventure pluriannuelle que Wikipedia résume comme étant “un reportage graphique du voyage que l'auteur a effectué au Kurdistan syrien,(…) dans la région autonome démocratique du Rojava, ayant lutté contre les forces de l'État islamique. Leurs idées progressistes, démocratiques et féministes constituent une forte fascination pour l'auteur”.

Ce qui est génial avec cette BD est qu’elle met en lumière une zone oubliée où des idées politiques nouvelles émergent et poussent entre les flammes de l’enfer. Zerocalcare retranscrit avec beaucoup d’humour et d’émotions -pour changer- le périple de ses habitants et les atrocités des dernières années. Le tout via son point de vue d’occidental ignare donc pas de problème à ce niveau-là, il vulgarise intelligemment les faits. Une lecture marquante qui en a fait, je crois bien, ma BD préférée.

No sleep till Shengal (BD de 2022)

On peut voir en No sleep till Shengal la petite soeur de Kobane Calling, l’auteur lui-même la présente ainsi. Si elle est un peu moins dense et moins impactante, le ton reste le même et je ne me lasse pas de cette recette magique du romain qui m’a arraché bien des sourires et a piqué ma curiosité. En voici une planche :

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