#19 Reco 🦋🩸 Les papillons noirs
Arte - Disponible gratuitement - Drame français - Polar sanglant - Histoire dans l'histoire
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Avec Les papillons noirs Arte tient à n’en pas douter une des séries phares de la rentrée. Et ce n’est pas une surprise puisqu’elle avait été remarquée lors du dernier festival Séries Mania, récompensant Axel Granberger du prix du meilleur acteur. Personnellement je n’ai pas peur de dire qu’elle est -à ce jour- la meilleure série française de l’année. Alors c’est bon tu es convaincu·e ? Dans le doute voici quelques arguments supplémentaires, juste au cas où.
Mais avant, qu’est-ce que ça raconte ? 👀
Un écrivain en manque d’inspiration, est condamné à puiser dans l’histoire d’Albert, vieil homme à la jeunesse amoureuse pour le moins tumultueuse. C’est aussi la rencontre, non sans heurt, d’un ancien taulard et d’un serial killer impuni.
A qui ça s’adresse ? 🙋
Aux amateurs de polars bien ficelés, de dialogues sous tension, aux nostalgiques des vacances dans les années 70 (oui c’est un peu niche) et à toutes celles et ceux qui n’ont pas peur de scènes violentes et sanguinaires
Mini-série de 6 épisodes de 55 minutes en moyenne
Petite précision avant de rentrer dans le détail : pas facile facile de parler de cette série sans rien dévoiler. Donc si tu as pleinement confiance et aimes ces moments de type “Oh wow”, garde toi la suite de l’article pour plus tard, quand tu auras fini la série, ou presque, afin de maintenir tes “Oh wow” intactes.
Pourquoi c’est top ? 🤩🤩🤩
Les papillons noirs propose trois intrigues à la fois, celle de la relation entre l’auteur et le retraité, l’épopée impunie du couple de meurtriers et une enquête menée par un mystérieux flic. La série prend son temps dans l’introduction de chaque personnage, de chaque ambiance, passant de l’Ardèche aux Hauts de France en passant par la Corse. Un cocktail détonnant qui passe des années 70 et ses musiques rétros à une salle de tatouage techno en passant par de la drill, et ce en toute fluidité. Les épisodes passent vite donc, sans vraiment se ressembler. Leur point commun c’est cette tension constante entre les protagonistes, cette rage de revanche qui les anime et cette jalousie qui s’exprime en toute violence. C’est brut, intense, autant dans la réalisation que dans l’écriture, de la première à la dernière minute. On ne se fait pas chier donc, ou alors dessus, devant ces scènes effroyables où il est difficile de savoir qui du sang ou de la testostérone déborde le plus.
Alors à quoi bon toute cette violence ? Eh bien au nom de l’amour, avec un grand T comme toxique, très toxique. Une passion qui s’auto-alimente, se détruit, se banaliserait presque. Et qu’on soit dans le passé et ses couleurs chaudes ou le présent et ses teintes souvent glaciales, rien n’y échappe. La violence se fraye un chemin au nom de cet “amour” de l’être-aimé, celui d’une femme, d’un enfant. La série dépeint avec justesse cette addiction irrépressible, ce passage en un éclair entre haine, fracas, jalousie, sexe, brutalité, passion, connivence. Et si les crimes sont impunis, cet “amour” n’est que prison. Un soutien malsain que la réalisation habille avec des décors monochromés et des plans sobres qui donnent toute la place aux personnages et la colère qui les lie. Les acteurs et actrices rendent plus que justice aux dialogues marquants que je cite “Il n’y a que moi”. Une affirmation sujette au double sens : le dépendance envers un partenaire et l’aveu narcissique d’un amour propre tout aussi toxique.
En parlant du passé, Les papillons noirs questionne la présente mémoire des survivants, ces complices de force que le spectateur rejoint. Le poids des secrets n’a d’égal que la traque des abandonnés, les laissés pour compte. La justice n’existe pas dans cette mini-série qui se révèle au fur et à mesure être une tragédie grecque haletante, une course de longue haleine, un polar dérangeant.
Avant de conclure j’avoue bêtement ne pas avoir trop compris le lien avec les papillons, si c’est ton cas n’hésite pas à éclairer ma lanterne. Ceci étant dit, bravo aux deux créateurs Olivier Abbou et Bruno Merle pour cette œuvre choc qui épouse parfaitement le format sériel, et même plus que ça puisque l’histoire dans l’histoire, le livre écrit par Mody (le pseudonyme de l’écrivain), est sorti en librairie cette semaine dans notre monde à nous. Quand la fiction devient réalité, ou presque. Je n’ai pas encore lu ce roman mais nul doute qu’il sera une lecture passionnante pour vivre autrement cette folle aventure.
Lien vers la série, disponible sur la plateforme gratuite d’Arte :
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Comment prolonger le plaisir ? 😋
📖 En livre avec le puissant Trois jours et une vie de Pierre Lemaître
Thriller tout aussi passionnant qui raconte la vie d’un meurtrier accidentel anxieux d’être découvert et on le comprend, surtout qu’il n’a que 10 ans. Un roman noir qui malmène le lecteur comme Les papillons noirs baladent sans pitié le spectateur.
🎥 En série avec l’intrigante The End of the F* World (Netflix)
Une comédie britannique noire et sanglante qui ne laissera personne de marbre. Elle met en scène deux ados rebelles en pleine fuite et crise identitaire. Un mélange détonnant de deux saisons, déjà recommandé dans ma Watchlist Netflix.
C’est l’heure des reco ✨
Je souhaite présenter désormais dans cette rubrique de fin un nouveau média, une newsletter ou même donner la parole à un·e abonné·e qui présentera la série de son choix ! Si tu es intéressé·e n’hésite pas à me contacter à vacher.amaury@gmail.com
Aujourd’hui je te présente avec grand plaisir le travail de Pierric, passionné de séries, auteur du super blog le sériephile du dimanche. De quoi compléter ou contredire mes avis bien tranchés ! Il parle dernièrement du drame dystopique Severance (Apple TV) reconnu comme une des révélations séries de l’année. Une série qui parle, en toute beauté et avec des twists WTF, de la vie d’employés d’une entreprise mystérieuse, des personnes qui ont délibérément accepté de séparer leurs vies pro et perso grâce à une puce électronique implantée dans leurs cerveaux. Pour te donner davantage envie voici un extrait de sa critique :
“L’immaculé blancheur qui recouvre les murs sans fenêtres de son lieu de travail procure un sentiment d’enfermement esthétiquement réussi et parfaitement anxiogène”
Lien de la critique de Pierric » https://seriephiledudimanche.jimdofree.com/2022/07/24/severance/
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Sacré casting pour les papillons noirs 🔝🔝🔝 je serai passée à côté sans toi 👌
J’ai pas non plus saisi le rapport avec les papillons noirs. J’ai bien aimé l’ambiance un peu angoissante 🙌🏼